NB: La Russie a condamné l’intervention de L’Arabie Saoudite au Yemen et le soutien apporté par les USA.
Vienne/New York. Dans un message adressé au Conseil de sécurité, le professeur Hans Köchler, président de l’« International Progress Organization » (I.P.O.) sise à Vienne, exhorte la communauté internationale à prendre des mesures selon le chapitre VII de la Charte de l’ONU [ Actions en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’actes d’agression ] pour imposer la livraison de biens médicaux et d’autres produits humanitaires dont le Yémen a un urgent besoin.
Le conflit interne et l’intervention militaire étrangère entreprise par une coalition dirigée par les Saoudiens ont créé une situation humanitaire catastrophique, notamment dans la ville portuaire d’Aden. Le blocus aérien et maritime total décrété par l’armée saoudienne empêche les organisations humanitaires internationales de faire leur travail. Des tonnes de médicaments, d’instruments chirurgicaux et d’installations pour l’épuration des eaux ne peuvent être livrés et le personnel médical attendant dans la région ne peut atteindre le pays à cause du blocus décrété par l’Arabie saoudite.
Le président de l’I.P.O. a déclaré que ce comportement est une grave violation du droit international humanitaire, notamment les réglementations de la Convention de Genève sur la protection des personnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949. Selon cette convention, toutes les parties au conflit sont strictement obligées à ne pas faire obstacle au secours humanitaire pour les personnes concernées par les hostilités. Le comportement de la coalition dirigée par les Saoudiens, menant éventuellement à la mort et la misère de milliers de personnes civiles innocentes, revient à l’empêchement actif de l’aide humanitaire et constitue un crime de guerre selon le statut de la Cour pénale internationale et des autres instruments du droit pénal international.
La I.P.O. condamne également les attaques réitérées et arbitraires contre la population et les institutions civiles du Yémen, menées par l’armée de l’air saoudienne et les caractérise de grave violation du droit international humanitaire.
Le président de l’I.P.O. a répété la position de l’organisation selon laquelle l’attaque du Royaume de l’Arabie saoudite et de ses alliés contre la République du Yémen représente un acte d’agression contre un Etat souverain membre des Nations Unies. Hormis l’illégalité de l’action selon le droit international, l’ingérence de l’extérieur dans un litige interne, comme c’est le cas au Yémen, rendra le conflit encore plus difficile à résoudre et risque de déclencher un conflit régional de grande envergure.
Le Conseil de sécurité devrait réagir sans attendre contre l’intervention militaire étrangère au Yémen et contre le blocus humanitaire unilatéral ainsi que décréter un embargo sur les armes contre toutes les parties au conflit. Puis, il devrait également prendre en considération de charger la Cour pénale internationale de la situation au Yémen, conformément à l’article 13 (b) du Statut de Rome.1 Tous les responsables des graves infractions au droit international humanitaire, inclus les sérieuses violations de la Convention de Genève de 1949, ne devraient pas jouir de l’impunité, a souligné le président de l’I.P.O. dans son message adressé au Conseil de sécurité.
Source: www.i-p-o.org du 5 avril 2015, RE 25416c-is
Traduction: © Horizons et débats
Art. 13 : Exercice de la compétence :
La Cour peut exercer sa compétence à l’égard d’un crime visé à l’art. 5, conformément aux dispositions du présent statut: […]
b) si une situation, dans laquelle un ou plusieurs de ces crimes paraissent avoir été commis, est déférée au Procureur par le Conseil de sécurité agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies. […]