Monsieur L’Ambassadeur, Messieurs les Ambassadeurs et les représentants de la Russie et du monde, Mesdames et Messieurs les amis de la Russie,
C’est avec fierté que je prends ici une nouvelle fois la parole. C’est avec force et honneur que je vous adresse et que j’adresse aussi au peuple russe tout entier, mes meilleurs vœux de prospérité, de solidarité et de soutien en ce jour de célébration de votre fête nationale.
En ces temps de mensonge et de déconstruction des valeurs morales, c’est une belle chose de glorifier notre patrie. C’est notre devoir. Ainsi que le disait Charles de Gaulle : « La Patrie, c’est une certaine idée de la grandeur et c’est beaucoup plus que la géographie, c’est une affaire d’âme ! » L’ancien premier ministre indien, Jawaharial Neru, père d’Indira Gandhi ajoutait : « Un patriote trouve sa joie dans son pays. »
Les élites politiques occidentales veulent détruire les valeurs essentielles qui font l’unité des peuples et je veux parler du sentiment d’appartenance à une même nation, unie par sa langue, ses traditions, son histoire. Les élites atlantistes veulent rabaisser votre culture si riche, si vaste, si profonde mais aussi celle des autres pays, qui aspirent à se développer et s’émanciper librement et indépendamment de leur modèle néo-libéral.
C’est une injustice, une aberration et je la combats fermement. Nous, amis de la Russie et qui sommes les ardents défenseurs des valeurs patriotiques, de la famille et de la religion, nous nous opposons à la disparition de notre identité. Nous refusons que tout ce qui fait la richesse et la diversité de la Nation soit dissoute par un système de technocrates bruxellois.
Nous travaillons le temps long pour nos enfants, qui sont notre devenir, contrairement à la pseudo-culture qui nous envahit et ne favorise que le temps court. C’est pourquoi le conflit actuel est aussi un conflit idéologique, qui confronte d’un côté la jouissance sans entraves, la consommation à outrance, la dépendance à un endettement débridé et de l’autre, de notre côté, le respect des vertus cardinales de la Patrie et de l’honneur. Nous voulons préserver le monde réel et non pas un substitut virtuel. Les civilisations, qui défendent leurs traditions, les valeurs fondamentales et travaillent le temps long, dépasseront et absorberont les autres. Il en est ainsi depuis la plus haute antiquité. Le Président Poutine, grand stratège, l’a parfaitement compris.
Charles de Gaulle écrivait au sujet de nos deux grandes Nations : « Mais depuis toujours, les deux peuples, Français et Russe, n’avaient jamais cessé d’éprouver au fond d’eux-mêmes une réciproque sympathie. » L’honneur, disait-il aussi, implique une certaine fidélité aux engagements pris, un certain respect des principes moraux et surtout, le souci constant de la parole donnée. Le respect de la parole donnée, voici ce qui vous a fait tant défaut depuis la réunification allemande et les promesses de ne pas étendre l’Otan à l’Est, depuis la supercherie des accords de Minsk pourtant garantis par la France et l’OSCE. La parole donnée, bafouée jusqu’aux initiatives de paix dans la guerre actuelle, chaque fois démolies par l’Otan et les USA.
Josep Borell, Chef de la diplomatie Européenne, déclarait le 12 juin dernier à Madrid, qu’il ne pourrait y avoir de pourparlers de paix avant l’élection présidentielle américaine de 2024. C’est un aveu de soumission, c’est un mensonge de plus, c’est une insulte aux victimes, à la paix.
C’est aussi mépriser toutes les voix raisonnables qui ne cessent de s’élever en faveur de la cessation des hostilités. C’est ignorer les initiatives et les efforts de nombreux pays, qui se sont engagés pour parvenir à cette paix. La Russie en fait partie.
C’est une ambigüité de plus de la France, qui a récemment annoncée par la voix de son président, qu’elle allait encore augmenter ses livraisons de munitions, d’armes et de véhicules blindés à l’Ukraine mais qu’il ne fallait pas que ces armes soient utilisées pour attaquer la Russie sur son territoire et que la France ne voulait pas alimenter une surenchère militaire.
C’est une hypocrisie de plus de la Commission Européenne, qui avoue sa dépendance et son impuissance face aux sanctions qu’elle a elle-même initiées sous le diktat américain, en voulant maintenant bloquer la plus grande part du commerce mondial pour le malheur de l’Europe et le bénéfice des États-Unis d’Amérique.
Tout cela alimente une crise économique systémique, ainsi qu’une escalade très dangereuse et rend le peuple ukrainien prisonnier d’une diplomatie des profiteurs de guerre. Cette crise provoque partout en Europe une rupture sociale et la résurgence de nouveaux fascismes.
Ce n’est pas en insultant et en dénigrant tout ce qui est russe, que l’on pourra poser les bases d’une négociation saine. Ce n’est pas en confisquant arbitrairement la propriété des individus et la souveraineté des avoirs de la banque centrale de Russie aux seuls motifs qu’ils sont russes, que l’on pourra construire une paix durable, ni rétablir le dialogue, l’entente, et la coopération.
Qu’ont-ils fait du respect de la parole des grands ? Qu’ont-ils fait de la France de mon grand-père et de la voix de la France dans le monde, autrefois si estimée et écoutée ?
Nous nous engageons ici pour que cessent les mensonges, les duperies, la discrimination de tout ce qui est russe mais aussi pour que s’arrête dès à présent la surenchère militaire et l’aveuglement diplomatique dans ce conflit. Ouvrons les yeux, car demain le conflit pourrait s’étendre à la Chine, par la faute de la politique américaine.
Nous nous engageons pour que se restaurent l’écoute et la compréhension mutuelle entre la coalition atlantiste et la Russie. La compréhension, disait Nelson Mandela, est la fondation de toute harmonie et coopération entre les peuples.
Si fort que soit pourtant le discours des grands, il n’est pas suffisant sans le peuple qui les soutient. Il nous appartient donc de lutter sans relâche pour alerter l’opinion publique sur les dangers de cette guerre, su ceux qu’ils l’ont provoquée et qui l’alimentent, ainsi que sur les risques encourus par la civilisation occidentale toute entière.
Je veux donner ici un message d’espoir, de paix et de réconciliation. Nous, amis de la Russie, nous devons agir tous ensemble en tant que communauté unie car la paix et la prospérité ne peuvent prévaloir que sur la base de l’unité et de la solidarité. La voie que nous avons choisie, celle de l’amitié et du partenariat avec la Russie est la seule garante de l’équilibre, de la paix et de la prospérité du monde.
C’était la vie de mon grand-père, ô combien d’actualité, qui y voyait un impératif catégorique de la géographie, de l’expérience et du bon sens. Charles de Gaulle, disait André Malraux, est l’homme d’avant-hier et l’homme du lendemain. C’est une voie difficile mais elle est conforme à notre caractère, à notre courage, à nos engagements. Les petites oppositions, la morale occidentale devenue trop basse, ne sont pas de notre ressort !
Vive la France, vive l’amitié franco-russe et vive nos réalisations et notre destin communs dans le monde multipolaire de demain !
Je vous remercie.