«Les mécanismes de contrôle dans le système financier actuel sont devenus écrasants»

par Heinrich Wohlmeyer, ingénieur en sciences naturelles et docteur en droit

«Cette dictature de l’économie devient plus que jamais despotique chez ceux qui, dès lors qu’ils possèdent l’outil financier et le contrôlent entièrement, contrôlent aussi le crédit et régissent son attribution à leur guise. Au travers du crédit, ils régulent pour ainsi dire la circulation sanguine du corps économique; ils tiennent à ce point entre leurs mains le contrôle de ce flux vital que plus personne n’est en mesure de respirer sans leur autorisation.» (Pape Pie XI, 1931)

Des citoyens inquiets m’ont demandé si le discours prononcé le 15 mai 1931 par le pape Pie XI dans l’encyclique «Quadragesimo Anno – De l’ordre social, paragraphe 106», cité ci-après, était encore d’actualité et je n’ai pu que répondre – comme indiqué ci-dessous – que l’avertissement et l’exhortation de ce même pape, prononcés en pleine «crise économique mondiale» étaient tout simplement providentiels, car la mainmise financière des grands détenteurs de capitaux s’était institutionnalisée pendant, et plus particulièrement après la Seconde Guerre mondiale et avait garanti plus tard le développement de l’«ordre financier international».
Comme le constatait Pie XI:
«Cette dictature de l’économie devient plus que jamais despotique chez ceux qui, dès lors qu’ils possèdent l’outil financier et le contrôlent entièrement, contrôlent aussi le crédit et régissent son attribution à leur guise. Au travers du crédit, ils régulent pour ainsi dire la circulation sanguine du corps économique; ils tiennent à ce point entre leurs mains le contrôle de ce flux vital que plus personne n’est en mesure de respirer sans leur autorisation.»
Ce que prévoyait le pape, l’accession du grand capital à une domination tout simplement illimitée, et son mode opératoire sous couvert d’anonymat, motivé par une avidité impitoyable va être expliqué plus bas.
Afin de ne pas être catégorisé en tant que «théoricien du complot» ou «conspirationniste», je mentionnerai également certaines sources particulièrement édifiantes du monde financier et scientifique.
En ce qui concerne la situation actuelle, nous devrions remonter aux débuts de l’organisation du crédit moderne: l’invention de l’argent a été fondée sur l’idée de trouver une valeur légère, facile à transporter, durable et divisible, qui puisse servir de base et de monnaie d’échange. Il s’agissait d’abord d’or et d’argent. Afin d’éviter les frais de transport et se garantir contre le pillage, l’argent était déposé chez les négociants en métaux précieux et les orfèvres, qui émettaient en contrepartie des «billets de banque». Ces derniers étaient acceptés dans les échanges à titre de monnaie. Cependant, les «banquiers» se rendirent rapidement compte qu’en règle générale, les clients ne venaient pas retirer leur argent, mais que les billets de banque (c’est-à-dire les reconnaissances de dettes émises par la banque) disposaient de la confiance des citoyens.
La création monétaire «fractionnelle» à partir de rien venait de voir le jour.1
Les Anglais globalisèrent ce système, tandis qu’ils s’emparaient par les armes2 de mines d’or dans le monde entier et prêtaient de l’argent couvert par l’or. La City of London, qui à Londres est toujours un domaine extraterritorial, devint le «nombril financier du monde». Cependant, comme les Anglais avaient sous-estimé les dépenses de guerre lors de la Première Guerre mondiale et qu’ils étaient devenus débiteurs de la haute finance américaine, ils durent lui céder une bonne partie de leur domination financière. Ils devinrent «Junior Partner». Ils purent cependant en grande partie maintenir leur position sur l’empire colonial. Toutefois la Seconde Guerre mondiale amena la césure majeure:

Bretton Woods – Un permis de fonctionnement pour la planche à billets (dollars)

En juillet 1944, les Accords de Bretton Woods fixèrent l’ordre économique mondial pour la période de l’après-Seconde Guerre mondiale. Le pouvoir suprême des vainqueurs, les Etats-Unis, s’établit sur la base du dollar américain en tant que monnaie de référence, lequel avait alors une couverture-or fractionnelle, et auquel les autres monnaies étaient liées par un taux de change fixe.3 La mise en place, à côté de l’or, du dollar en tant que devise de réserve était de facto un «permis de fonctionnement de la planche à billets» de par sa position dominante. Les institutions internationales fondées dans le domaine financier (la Banque mondiale et le Fonds monétaire international) garantissaient et pérennisèrent ce système. C’est ainsi que les Etats-Unis ont pu mettre au point les stratégies de leur haute finance4 basées sur leurs minorités de blocage. Le soi-disant consensus de Washington, qui vise à l’exploitation sans protection des Etats endettés, exige l’ouverture des frontières, la baisse des finances publiques et le libre accès aux avoirs privés et nationaux.

Colonialisme financier par la politique de la dette

Tandis qu’il devenait impossible aux puissances coloniales européennes de continuer à dominer militairement leurs colonies, le «colonialisme financier» développa de nouvelles formes de dépendance. Ces dernières étaient avant tout subordonnées à la haute finance américaine. Un haut niveau d’endettement était recommandé aux «pays en voie de développement» qui venaient d’accéder formellement à l’indépendance, se laissant ainsi entraîner à l’asservissement aux intérêts.5 Il leur fut par la suite suggéré de «libérer» la vente sauvage des sources de matières premières et de terres,6 ce qui équivalait à un colonialisme indirect.7
Cette stratégie fut également appliquée sous une forme adaptée aux «pays développés», comme l’Argentine et, ces derniers temps, la Grèce. On distribua aussi des crédits bon marché dans des proportions déraisonnables pour ensuite en augmenter les intérêts, organiser le naufrage et les contraindre à la liquidation.8 Si on considère le développement des deux cents dernières années, on est frappé par la répétition du même schéma stratégique: distribuer du crédit bon marché créé à partir du néant, et lorsque les entreprises sont fortement endettées, augmenter les taux d’intérêt au motif du danger d’inflation et de la surchauffe économique.9 Ceux qui disposent des fonds nécessaires peuvent alors racheter avec profit les entreprises devenues insolvables, et sont célébrés par-dessus le marché comme des sauveteurs. L’étude de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) «The Network of Global Corporate Control»10 [Le réseau de contrôle global d’entreprises], accessible au public, pour laquelle 37 millions d’entreprises ont été sondées sur leurs engagements et leurs interdépendances, montre qu’il n’y a là aucune théorie du complot.11
Le résultat est que, sur 43 000 sociétés, 1318 contrôlent les quatre cinquièmes du chiffre d’affaires mondial, et que les 50 entreprises qui tirent les principales ficelles sont les grandes banques et les fonds d’investissement. Ce sont eux qui possèdent les «Blue chips» – donc les meilleures entreprises – qu’ils se sont appropriées. Dans la situation actuelle, il faut aussi y ajouter les fonds souverains chinois, qui achètent à tour de bras entreprises et terres. A quel point le monde de la finance internationale est impitoyable et quelles sont ses ramifications, on le voit dans une récente interview de l’ex-banquier Ronald Bernhard pour «Endzeitreporter» (https://www.youtube.com/watch?v=uKjTOKp5h2g), dans laquelle il est question de la création et du financement de guerres jusqu’aux flux financiers concernant la traite d’êtres humains.

On crée la bulle – on crève la bulle

On peut également s’apercevoir de l’arrogance de l’élite financière et de son penchant vers l’expropriation collective en sa faveur, par la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui «imprime» 60 milliards d’euros par mois en violation de sa mission fondamentale de garant de la stabilité monétaire, en achetant des obligations auprès d’Etats et d’entreprises en disfonctionnement,12 et en ramenant le taux directeur à zéro. Cependant tous les citoyens de l’Union européenne portent la responsabilité de cette politique monétaire.
Markus Krall, expert financier, a exposé dans son livre «Der Draghi Crash – Warum die entfesselte Geldpolitik in die finanzielle Katastrophe führt» [Le crash de Draghi – pourquoi la politique monétaire débridée mène à la catastrophe financière] que cette méga-bulle va finir par éclater au détriment de tous.13 Tandis qu’aujourd’hui les initiés se réfugient dans les actifs réels, les naïfs possédant encore des capitaux vont vers une expropriation collective en faveur des élites financières qui dirigent l’économie mondiale.
C’est pourquoi, dans mon «Manifeste-Solution»14 déjà traduit en huit langues, j’ai proposé des suggestions pour une «réforme fiscale stratégique» qui entraînerait la contribution raisonnable du grand capital pour le financement des communautés et contribuerait au désendettement des Etats, conseillé également la réintroduction du système bancaire séparatif15 et recommandé une réforme radicale des finances. En clair: une libération de l’actuel asservissement à l’intérêt. L’un des plus fins connaisseurs du monde de la finance globale, Dirk Solte,16 a très simplement expliqué pourquoi ces propositions ne sont pas acceptées par les hommes politiques:
Les grands détenteurs de capitaux accordent aux politiciens leur survie politique à court terme et à leur tour ceux-ci ne touchent pas aux parcs de jeux du grand capital. Si mes propositions étaient acceptées, les élites financières perdraient le contrôle et la capacité d’adaptation dans les communautés.17
Les Etats-Unis sont actuellement redevables18 au grand capital (et sont donc sous son emprise) de la somme incroyable de 21 billions (trillion US) de dollars – c’est-à-dire 21 millions x millions. Ronald Ernest Paul (Ron Paul),19 médecin américain et homme politique, a calculé que les citoyens des Etats-Unis n’auraient eu aucun impôt à payer, si l’argent correspondant à l’extension de la masse monétaire depuis 1913,20 suite à l’émission étatique d’argent, était parvenu aux communautés.
Plusieurs hommes politiques ont payé de leur vie les tentatives du rapatriement de la création monétaire vers les communautés. Les plus connus sont Abraham Lincoln (Emission de l’obligation nationale «Green-Back») et plus récemment John F. Kennedy (Executive Order n° 11110, rapidement annulé après sa mort).
Jusqu’où va l’arrogance des puissants de la finance a été démontré de façon exemplaire par le MES (Mécanisme européen de stabilité) fortement conseillé aux hommes politiques sous prétexte d’éviter la crise. Comme ce dernier n’aurait même pas été couvert par le Traité de Lisbonne, il a été introduit sous forme d’un traité d’Etat en dehors de la «Constitution de l’Union européenne». Il jouit de l’exterritorialité et de l’immunité, échappe au contrôle démocratique et peut ponctionner à volonté l’argent des Etats membres. Dans le cadre de l’Union européenne, on trouve aussi le «Pacte de stabilité», selon lequel les Etats membres doivent déclarer leurs budgets à Bruxelles, où ils seront corrigés, pour ensuite être approuvés par les Parlements.21 De concert avec l’expert Günther Robol, j’ai attiré l’attention sur cette situation sous le titre «Une démocratie de façade contrôlée par l’argent – le pouvoir étatique au service des élites financières» dans mon livre «Empörung in Europa – Wege aus der Krise» [Révolte en Europe – des voies pour sortir de la crise]22 et j’ai émis une mise en garde envers la ratification du MES. Il était évident que la plupart des députés n’avaient pas lu le texte et ont voté en faisant confiance aux informations obtenues.
Avant d’arriver à la conclusion finale que l’avertissement de Pie XI est plus que jamais d’actualité, je voudrais encore faire passer au lecteur trois informations:
La première est un aveu éclairant sur la création monétaire: dans une démarche de fuite en avant,23 la Bank of England a reconnu dans le 14 Quarterly Bulletin (2014 Q1) dans l’article «Money Creation in the Modern Economy» [La création monétaire dans l’économie moderne] que la création monétaire résulte essentiellement de l’octroi de crédits à partir du néant («Bank lending creats deposits»). La description selon laquelle les banques collectent puis redistribuent l’épargne, comme décrit dans de nombreux manuels d’enseignement, ne correspondrait pas à la «réalité moderne».

Réglementations, législations, prescriptions: les petits sont recalés, les gros sont autorisés

La deuxième information provient d’une conversation entre représentants de la haute finance, entendue par hasard dans les couloirs de Bruxelles par un collègue: les puissants de l’économie étaient d’avis qu’il suffisait d’avoir à disposition six à sept banques en Europe pour réguler efficacement l’économie monétaire. Cette stratégie correspond à l’actuel étouffement systématique des acteurs économiques de proximité suite à des dispositions de plusieurs milliers de pages paralysant la marche des affaires et menant donc à la fermeture pour cause de rentabilité déficiente.
Les autorisations de fermeture de petites banques sont allées si loin que, suite à la Loi autrichienne sur l’assainissement des banques (BASAG), l’Autorité de surveillance des marchés financiers (FMA) autrichienne peut fermer des banques sur un simple soupçon, sans possibilité de voies de recours.24
La troisième information est la méthode démontrée par mon collègue Hans Werner Sinn, d’une union de transfert indirecte dans le cadre du Système européen des banques centrales. A l’aide du système Target-2, les Etats déficitaires peuvent se faire «reporter» auprès des Etats excédentaires. C’est ainsi que le 31/12/17, la Banque fédérale d’Allemagne possédait la somme d’environ 906 milliards d’euros de créances sur ses livres. C’est 2,7 fois le budget fédéral s’élevant à environ 330 milliards d’euros! Le débiteur qui remboursera ce montant appartient au monde des rêves … dans tous les cas, les propriétaires de la Banque fédérale assument la responsabilité de ce risque … c’est-à-dire les citoyennes et les citoyens allemands!
Résultat: les mécanismes de contrôle dans le système financier actuel sont devenus si écrasants que l’avertissement de Pie XI est plus que jamais d’actualité et que la rébellion en douceur, l’opposition courageuse semble nécessaire.
Les voies à choisir se trouvent dans mon livre et dans mon manifeste cité ci-dessus.
(Traduction Horizons et débats)

1    Les capitaux propres faibles actuellement requis des banques correspondent à ce modèle et il y a lieu de le souligner, la plupart des banques, tout bien considéré, n’ont aucun capital propre. Il s’agit en effet tout simplement de la différence entre actifs et passifs. On peut faire une simulation de «capital propre» dans les bilans par l’évaluation «hédoniste» des actifs.
2    C’était également la cause des deux guerres des Boers en Afrique du Sud à la fin du XIXe siècle.
3    En 1971 la couverture-or a été dénoncée unilatéralement et le système des pétrodollars a été créé. Par le truchement d’un accord avec les Saoudiens en tant que producteurs principaux et décideurs principaux dans l’OPEP, il a été fixé que les transactions pétrolières se feraient uniquement en dollars. Depuis lors, le dollar n’est garanti plus que par la puissance militaire des Etats-Unis. Dans tous les Etats ayant tenté de briser le système du dollar, il y a eu des «interventions humanitaires» ou des coups d’Etats. Prenant en compte ces intérêts, la position des Etats-Unis concernant les questions du climat mondial s’explique facilement, car il s’agit, en règle générale, de quitter l’économie de l’énergie et des transports fondée sur le pétrole.
4    Mentionnons encore que le Federal Reserve System des Etats-Unis (FED) n’est pas une banque nationale au sens habituel, mais un cartel de grandes banques possédant les privilèges d’une banque nationale. C’est ainsi que s’explique la politique protectionniste et favorisant le grand capital des Etats-Unis.
5    Cela correspond à la stratégie que le deuxième président des Etats-Unis John Adams (1735–1826) a décrite: «Il y a deux façons de prendre possession d’un pays pour l’exploiter: par les armes ou par la dette.»
6    Un excellent exemple est le livre de John Perkins, «Les confessions d’un assassin financier – Révé­lations sur la manipulation des économies du monde par les Etats-Unis», al-Terre Canada, 2005
7    De nouvelles puissances émergentes comme l’Inde ou la Chine poursuivent actuellement une stratégie analogue – avant tout en Afrique.
8    Dans le but d’éponger leurs dettes, il a été conseillé aux Grecs de vendre, outre leurs aéroports, leurs chemins de fer et leurs sources d’énergie, également des îles entières.
9    Dans certains cas – et j’en ai connu de tels –, on justifie le fait de fermer le robinet monétaire en affirmant que selon l’accord de crédit originel, les critères fixés ne sont pas ou pas suffisamment atteints, rendant ainsi le risque trop élevé.
10    Publié le 26/10/11, https://doi.org/10.1371/journal.pone.0025995
11    Source des données: banque de données ORBIS de l’OCDE, état 2007
12    En tout, elles s’élèvent pour les trois dernières années à près de 3000 milliards d’euros. Le semblant de croissance du BIP est également réalisé de cette façon.
13    La Deutsche Bank a mis également en garde, dans l’étude publiée en septembre 2017 «Die nächste Finanzkrise» contre un sérieux «choc» qui pourrait intervenir au cours des deux prochaines années, provoqué par l’éclatement des bulles financières.
14    Disponible sur http://wienerwende.org/
15    Séparation des banques commerciales et d’investissement afin d’empêcher la spéculation sur les dépôts.
16    Son livre «Weltfinanzsystem am Limit – Einblicke in den heiligen Gral der Globalisierung», Editions Terra Media, Berlin 2009, est sans doute l’un des ouvrages spécialisés le plus recherché, avec un vaste matériel de données.
17    Le fondateur de la dynastie Rothschild, Amschel Mayer-Rothschild (1743–1812) et son fils Nathan l’ont retenu dans l’adage bien connu: «Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d’une nation, et il me deviendra indifférent de savoir qui fait les lois.»
18    Cela représente environ 35% de l’endettement public mondial. Cette situation explique aussi le penchant presque désespéré des Etats-Unis à la guerre, car même la «Grande dépression» des années trente du siècle précédent n’a pas été résolue par le «New Deal» mais par la Seconde Guerre mondiale.
19    Cf. Ron Paul, Institute for Peace and Prosperity, Homeschooling curriculum
20    Le 22/12/1913, le Federal Reserve Act fut voté par surprise juste avant Noël par le Congrès accordant ainsi au cartel des grandes banques – à présent nanti des privilèges d’une banque nationale – le droit de dépenser ses propres fonds (Federal Reserve System).
21    C’est la situation légale. Le fait que ces directives ne sont souvent plus appliquées ces derniers temps par opportunisme politique (pour ne pas trop choquer le public), démontre la flexibilité des stratèges du pouvoir.
22    Wohlmeyer, Heinrich. Empörung in Europa – Wege aus der Krise, IBERA/European University Press, Vienne, 2012 et 2014
23    Sous la menace d’un article accablant du Pr Richard Werner, expert financier reconnu au niveau international et auteur du best-seller mondial «The Princes of the Yen».
24    Le piquant de la chose, c’est que le FMA est lié par une injonction envers le contrôle bancaire de la BCE. Les parallèles entre les régimes autoritaires en Chine et Russie sont frappants. La Chine manipule de manière centralisée sa monnaie et n’accorde que des licences bancaires «conformes à l’Etat». De fortes réserves en devises ont pu être amassées à cause de cours du change favorables à l’exportation (un total de 3,14 billions de dollars à la fin 2017), avec lesquels il a été possible de faire du shopping (des armes aussi bien que des achats massifs d’entreprises et de terres dans le monde entier). Du total de ces réserves, 1,19 billions de dollars consistent en obligations gouvernementales des Etats-Unis, avec lesquelles il est possible de faire politiquement pression sur les Etats-Unis. Durant les trois dernières années, la Banque nationale russe a retiré leur licence à 350 banques privées, redirigeant ainsi les activités bancaires vers les banques nationales.

 

 

Heinrich Wohlmeyer est né en 1936 à St. Pölten, Basse Autriche. Il a fait ses études à Vienne, Londres et aux Etats-Unis. Il est Autrichien, chef d’entreprise et chargé de recherche, mais aussi développeur au niveau régional, et a travaillé 20 ans dans l’industrie et le développement régional. Il a été à l’origine des concepts de développement durable et a créé l’Association autrichienne pour la recherche agraire et scientifique et la Société autrichienne de biotechnologie. A Vienne, Heinrich Wohlmeyer a enseigné à l’Université polytechnique et à l’Université d’agronomie de Vienne. Il a initié la législation autrichienne sur les montants compensatoires et a rédigé de nombreux articles de politique économique, entre autres sur les accords CETA, TISA et TTIP. Il gère aujourd’hui une ferme de montagne à Lilienfeld (Autriche). Wohlmeyer est marié, a trois filles et cinq petits-enfants.

Livres: The WTO, Agriculture and Sustainable Development (2002); Globales Schafe Scheren – Gegen die Politik des Niedergangs (2006); Empörung in Europa – Wege aus der Krise (2012)

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