États-Unis

De la Démocratie en Amérique

Dans les années 1980, Ronald Reagan qualifiait l’URSS d’Empire du mal. Le pays était alors gouverné par les héritiers du parti bolchevique, créé après la Révolution de 1917, par des internationalistes dénués d’empathie comme Lénine et Trotski.
Alexandre Soljénitsyne montre dans le tome 2 de son livre « Deux Siècles Ensemble » que ce régime avait été imposé par la terreur à l’âme russe et que « son caractère antislave était en conformité avec les rêves de Marx et Engels. »

Le slogan de Ronald Reagan était alors, comme aujourd’hui pour Donald Trump : « Make America great again ». Mais la Russie de Poutine a bien changé. Elle a retrouvé ses racines, sa culture orthodoxe et se veut un pays héritier d’une tradition millénaire. Le nouveau Président, Donald Trump, souhaite des relations amicales avec ce pays. Ce n’est pas du goût de ceux qui parlent de paix et de démocratie tout en créant les divisions dans le monde.

Ne nous y trompons pas, si Poutine et Trump sont aujourd’hui soumis à la même détestation de la part des médias US et occidentaux c’est parce qu’ils sont opposés à une vision internationaliste, unipolaire et impérialiste du Monde où la Démocratie doit s’exporter par la guerre si nécessaire.

A la fin des années 70, j’ai encadré la thèse de troisième cycle d’un doctorant irakien. Je n’oublierai jamais ma visite en Irak, près de vingt ans plus tard, où les étudiants rencontrés m’avaient parlé de l’état catastrophique de leur pays, suite à l’embargo et à la première guerre du Golfe : « dans chaque famille ils connaissaient soit un ami, soit un voisin, qui avait disparu. »

Je vais donner quelques exemples de la désinformation, omniprésente outre-Atlantique dans la grande presse : le New York Times, Washington Post, Wall Street Journal, Los Angeles Times etc. J’ai sélectionné pour cela le New York Time International dont le slogan depuis plus de 100 ans est : “ All the News That’s Fit to Print”. Ce journal est disponible en kiosque dans le monde entier. Il s’est fait une spécialité dans la propagation répétitive d’informations non vérifiées, par exemple celles concernant les armes de destructions massives non-existantes de Saddam Hussein, et pour lesquelles ce journal n’a jamais présenté d’excuses. Il navigue avec aisance, dans son traitement très politiquement correct des atrocités commises en Irak, Libye, Palestine ou Syrie, entre mensonge pur et simple, demi-vérité, sympathique erreur ou ragot. Notons, horresco referens, que Trump et Poutine ont condamné les guerres menées sous les drapeaux US ou de l’OTAN contre ces pays. Cela n’a pas arrangé leurs cas.

Trump (tout comme Poutine) est attaqué dans plusieurs articles tous les jours, sans relâche et ceci depuis son entrée dans la campagne présidentielle US, il y a plus d’un an. Je n’ai connaissance d’aucun article favorable le concernant dans cette presse.

Dans le NYTI, j’ai dénombré 46 articles, tous hostiles, pour la seule période allant du vendredi 13 au samedi 21 janvier. Je reprends les citations tirées de ces articles et concernant la présentation de faits non confirmés, comme cela est d’ailleurs bien précisé dans le NYTI afin de préserver l’illusion d’impartialité et d’objectivité du journal.

Pour le seul vendredi 13 janvier, je donne trois exemples puis trois autres pour ce WE du 21-22 :

1) « En Russie, le chantage sexuel n’a pas disparu avec les Soviets » par ANDREW HIGGINS and ANDREW E. KRAMER
On lit :… « Selon des mémos non corroborés et hautement diffamatoires préparés par un ancien membre du renseignement britannique…. ».… « Quoi qu’il se soit passé, ou pas passé, dans une suite de l’hôtel de Donald Trump en 2013, lors de sa visite Moscou pour une participation à un concours de Miss univers »…

2) « Comment un dossier sensationnel et non vérifié est devenu un boulet pour Donald Trump », par SCOTT SHANE, NICHOLAS CONFESSORE and MATTHEW ROSENBERG
« WASHINGTON-Il y a sept mois un ancien espion britannique respecté, nommé Christopher Steele, a remporté un contrat pour fournir une analyse sur les relations entretenues par Donald J. Trump avec la Russie….des détails explosifs – non vérifiés – concernant ses ébats avec des prostituées…»
… « La question importante est que peut-il y avoir de vrai, s’il y a quelque chose de vrai, dans ce dossier… »
… « De toute évidence, M. Steele a une excellente réputation avec ses collègues des renseignements britanniques et américains… »

3) « Ode à Obama » par Charles M. Blow
…. « Mais Obama est un homme bon, un bon président. Certains diront qu’il était très bien dans les deux cas.… Nous nous en souviendrons – et il va nous manquer – quand le tourbillon des scandales de D. Trump, les conflits, la vulgarité, la grossièreté et la vengeance vont faire irruption à Washington. »

Une semaine plus tard :

4) « Ce que le Président Trump ne comprend pas à l’Amérique » THE EDITORIAL BOARD, 20-01- 2017
« Le Président Trump, lors de son discours inaugural vendredi, a présenté, sans aucune grâce, une inquiétante vision de l’Amérique laissant entrevoir plus de doute que d’espoir sur sa future présidence…. »

5) « Dans son discours inaugural, Trump continue à ignorer l’établissement » par MARK LANDLER , 20-01-2017
« WASHINGTON-Le discours d’investiture du Président Trump vendredi était une répudiation féroce de l’establishment de Washington. La question laissée en suspens après cette jérémiade coléreuse était : comment le nouveau commandant en chef sera-t-il en mesure de travailler avec ces mêmes personnes pour gouverner le pays ? »
… « Les premières estimations montrent que la foule réunie pour l’inauguration du président Donald J. Trump était moins importante que celle présente pour le président Obama en 2009…. »

6) « Des communications interceptées avec la Russie font partie d’une enquête sur les associés de Trump » par MICHAEL S. SCHMIDT, MATTHEW ROSENBERG, ADAM GOLDMAN and MATT APUZZO, 21-22 Jan. 2017
….. « Le F.B.I. dirige les investigations, aidé par la National Security Agency, la C.I.A. et le Département « Crimes Financiers » du Ministère du Trésor. Les enquêteurs ont accéléré leurs efforts ces dernières semaines, mais n’ont trouvé aucune preuve concluante d’actes répréhensibles… La Commission du Renseignement du Sénat a commencé sa propre enquête sur les soi-disant tentatives de la Russie visant à perturber l’élection présidentielle américaine… »

Nous avons donné des exemples, tirés de 6 articles choisis parmi 47 très semblables, pour le seul NYT journal dit de référence, et sur un intervalle de temps de 8 jours. La quasi-totalité des grands journaux US et des groupes audio-visuels ayant soutenu la candidature d’Hillary R. Clinton, ce sont des milliers d’articles similaires qui ont été publiés aux USA au cours de cette campagne présidentielle. Notons au passage qu’il n’y a également aucune preuve d’interférences russes dans les élections US.

Après tous ces mensonges et cette manipulation de l’information, nous devons nous réjouir que Donald Trump soit malgré tout, aujourd’hui, le Président des États-Unis d’Amérique.

JC Manifacier,
22 Janvier 2017

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